« J’adore la France qui adore l’Amérique » Le rapport équivoque avec la France d’un Montréalais d’adoption : Dany Laferrière
DOI:
https://doi.org/10.13130/2035-7680/13393Parole chiave:
France; Montréal; Haïti; langue française; FrancophonieAbstract
Comme beaucoup d’écrivains de l’ère postcoloniale, Dany Laferrière, né à Haïti et exilé à Montréal, a des rapports équivoques, parfois même tendus avec la France. Bien qu’il admette n’avoir aucun problème à être édité par une maison française, il refuse de se mesurer aux normes de l’institution littéraire de l’Hexagone, allant jusqu’à se défendre de tout compromis, de tout clin d’œil face à un pays qui pour d’autres écrivains restera toujours leur patrie intellectuelle. La France est donc absente de son œuvre puisqu’il refuse de s’incliner devant le colonisateur comme devant le dictateur ; et la France est aussi absente de son œuvre parce qu’il a « découvert par hasard […] que Haïti était en Amérique et non en France », ce qui l’amènera jusqu’à souhaiter qu’Haïti « se place sous la bannière américaine » au lieu de celle de la France.
Par contre, à partir de l’année 2013, Dany Laferrière occupe le fauteuil de Hector Bianciotti à l’Académie Française. Il est le premier écrivain caribéen et nord-américain à entrer sous la Coupole.