Errance, déracinement volontaire : Le cas de Akira Mizubayashi
DOI:
https://doi.org/10.13130/2035-7680/13396Parole chiave:
errance ; identité ; altérité ; appropriation ; découverte plurielleAbstract
“C’est cet effort d’absence volontaire, de déracinement voulu, de distanciation active par rapport à son milieu qui paraît toujours naturel, c’est donc cette manière de s’éloigner de soi-même – ne serait-ce que momentanément et provisoirement –, de se séparer du natal, du national et de ce qui, plus généralement, le fixe dans une étroitesse identitaire, c’est cela et surtout cela que j’appellerai errance” (Mizubayashi 107-108). Cet extrait de Petit éloge de l’errance de Akira Mizubayashi, écrivain japonais d'expression française, nous place d'emblée dans le thème du nomadisme intérieur, évoquant, de la sorte, son choix délibéré pour l'errance, à rebours de la société japonaise. Errance qui est appréhendée comme recul identitaire et questionnement, mais aussi comme découverte de la culture occidentale. Dans ses écrits, l'auteur montre son affection, son attachement à la langue, à la littérature et à la culture française mais il signale, également, la relation plurielle, multiculturelle complexe qui existe entre nation, langue et identité. Notre propos est de souligner combien un auteur comme Akira Mizubayashi, qui refuse le conformisme et condamne la société japonaise, s'approprie une nouvelle réalité, faisant sienne une langue et une culture qui ne véhicule pas les représentations auxquelles il avait échappé brisant, ainsi, comme il le souligne, “les verrous des identités asphyxiantes” (Mizubayashi 89).