Abstract
Au tournant des années 1690, les épopées d’Homère et Virgile font pour la première fois leur incursion dans les sujets des tragédies destinées à l’Académie royale de musique, en pleine Querelle des Anciens et des Modernes. Si Achille et Polyxène (Campistron/Collasse, 1687) renoue en partie avec les grandes conceptions aristotéliciennes de la tragédie, Énée et Lavinie (Fontenelle/Collasse, 1690) se veut une réécriture moderne, évacuant toute la dimension héroïque de l’original virgilien au profit des codes du roman contemporain. Ces deux œuvres montrent l’envie de renouveler un genre pour les auteurs de paroles, aboutissant de facto à de nouvelles situations dramaturgiques pour le musicien.